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Assurer la pérennité d’une association, et sa croissance, est chose plus dure encore quand l’association est étudiante. Puisque être étudiant est, un état transitoire, les générations d’adhérents s’y succèdent particulièrement rapidement. Si ce métabolisme rapide peut avoir des avantages certains (moins de bureaux fossiles et de C.A. sédimentés), il peut aussi être fatal. Combien de journaux associatifs ont-ils fini dans les poussières de l’université, après seulement trois numéros ? Combien d’assos ont-elles fait leur A.G. de rentrée en avril pour se rendormir en juin ? Chaque année, tout ou presque est à refaire. Parce que les lauriers de juin méritent de bourgeonner en septembre, parce qu’une association doit survivre au renouvellement de son bureau, il faut savoir anticiper la rentrée, et préparer sa succession quand on quitte l’association.
Le risque est de trop attendre la rentrée. Celle-ci se prépare, d’abord en bouclant l’année précédente, en en tirant les fruits juteux et en jetant ceux qui ont pourri, ensuite en anticipant pendant l’été les corvées et autres tempêtes crâniennes qu’on n’aura plus le temps d’accomplir ensuite.
Pourquoi dresser un bilan ? D’abord, il permet, en interne, de mieux voir ce qui a bien ou moins bien fonctionné, les initiatives à réitérer, les erreurs à éviter, d’établir, en fonction de ces enseignements, un premier calendrier de l’année à venir ; il peut aussi être utile de faire la liste des étudiants, professionnels, institutions qui ont participé d’une manière ou d’une autre aux actions de l’association (les remercier de leur aide en fin d’année et leur rappeler votre existence à la rentrée peuvent être utiles...). Ensuite, si le dit et répété bilan prend la forme d’un document un brin composé, photocopié sur du joli papier, avec des témoignages de l’activité - flyers, photos, exemplaires du journal etc. - il peut être un très bon moyen de communication auprès de futures recrues, de partenaires financiers à venir, de l’administration, immuable mais oublieuse, ou des changeants d’élus étudiants. Si vous disposez d’un site Internet, faire apparaître ce bilan peut être une brillante idée : cela compensera la léthargie estivale du site (car l’air iodé et les grains de sable ne vont pas aux ordinateurs, même portables) et intéressera les étudiants et les financeurs (encore eux).
Tout d’abord, n’espérez pas que vos récentes fortunes ou infortunes universitaires seront le point d’orgue de votre année. Car sur le front il vous faudra, un peu, rester, avant de profiter des dernières tendances en matière (synthétique) de bikini. Frais émoulus du lycée, les heureux bacheliers, perdus dans un milieu inconnu et surdimensionné, vous seront éternellement reconnaissants de leur servir de guide. Les longues files d’attente au bureau des scolarités seront donc votre terrain de chasse. Tout sourire, vous pourrez à loisir donner votre point de vue sur l’université, expliquer les règles essentielles et pratiques de l’Administration et surtout vous pourrez démontrer l’intérêt et les bienfaits qu’apporte votre association à l’Univers sans elle moins coloré des études supérieures. Ce qui, par ailleurs, peut être une bonne occasion de distribuer les tracts inutilisés de l’année, mais révélateurs de votre activité foisonnante, qui semblaient destinés à finir dans une grande poubelle.
Après avoir regarni votre effectif de début d’année, il s’agit pour vous de régler divers problèmes administratifs. La procrastination étant un vilain défaut, partez dès l’été à la recherche de subventions ou de mécènes. Il ne faut pas oublier que beaucoup de financeurs institutionnels, surtout liés à l’Enseignement, sont bien plus disponibles à la fin de l’année universitaire (tout le monde ne part pas aux Baléares !). L’été s’avère donc une bonne saison pour préparer les nécessaires dossiers et s’acquitter des essentielles démarches (bancaires par exemple) qui traînent souvent pendant l’année, faute de combattants, et jouent les boulets de l’action associative (comment ça, on ne peut pas faire de chèque ?). Profitez-en aussi pour vous renseigner sur les différentes sessions des commissions diverses et variées qui attribuent des subventions ou accordent certains avantages. Cela contribuera à l’échéancier de l’année en vous permettant de choisir les bons chevaux de bataille.
Deux mois, voire trois (voire quatre), c’est long tout de même. Il faut que ce temps de latence ne soit pas un temps d’oubli mais de réflexion, afin de lancer dès la rentrée le projet brillant qui motivera tout le monde. Donc : essayer au maximum de ne pas couper entièrement les ponts pendant les vacances. Prévoir, entre juillet et août, si c’est possible, une réunion très informelle ou un week-end campagnard pour discuter de l’année qui vient sans en avoir l’air. On pensera à y emmener des amis confiants, qui ne seraient jamais venus à une réunion de rentrée faute de temps, mais qui accrocheront l’association à l’issue de ce raout .
Bon, nous voici finalement arrivés à la rentrée. Si vous avez préparé de longue date l’événement, la bataille est déjà à moitié gagnée. A partir de là, les techniques varient selon les spécificités de l’association et du site. Certains redécorent les murs de leur fac d’affiches aux couleurs de l’association (technique qui a fait ses preuves), annonçant la réunion de rentrée ou le spectacle de rentrée, ou la conférence de rentrée (etc.). Bien sûr, cela ne fonctionne que si vous avez effectivement planifié une réunion, ou un spectacle, ou une conférence... Vous pouvez aussi distribuer un numéro du journal (spécialement préparé pendant l’été pour sortir VRAIMENT à la rentrée) bourré de conseils pratiques pour mieux vivre à l’Université et en dehors (que le lecteur ne jette pas tout de suite mais garde dans son petit cartable en se disant on sait jamais ça peut servir).
Imaginons un scénario idéal (comme celui du Limier, de Mankiewicz, par exemple) : vous avez bouclé l’année précédente en beauté, coup d’éponge, coup de peinture et de brosse à reluire, vous avez enfanté d’un beau bilan sur papier glacé qui a fait se pâmer la responsable du service com. de l’université ; pendant l’été, vous avez « brainstaurmé » devant un soft-drink glacé et rencontré l’idée géniale au détour de la rondelle de citron qui y baignait ; vous avez préparé en septembre, ou même en juin, trois numéros d’avance du mag de l’association dont un prévoit les résultats de la prochaine Coupe du monde (au but près) ; vous avez convoqué Dyonisos (avec modération) et Apollon au cours d’une soirée mémorable et vous avez tellement affiché l’imminence de votre réunion de rentrée qu’on dirait l’université couverte de papier peint ou d’une sérigraphie géante de Warhol (ce qui revient parfois au même). Vous avez donc réussi, vraisemblablement, à faire connaître et reconnaître votre association ; il s’agit alors pour vous de pérenniser l’élan de sympathie suscité par cette campagne brillante, voire de le transformer en mobilisation (oh !).
Or donc, la réunion de rentrée. Pierre d’angle de ce début d’année (la faire vraiment en octobre, quitte à réitérer plus tard...), elle doit être fondatrice du noyau dur de l’association. Les anciens, épuisés, auront au moins tenu jusque là pour passer le flambeau. Renouvellement et continuité sont les deux mamelles, pas si éloignées, de la croissance de l’association. Il faut parvenir à impliquer sans effrayer, à motiver sans épuiser. C’est à dire : ressortir ce projet mûri pendant l’été, pour le proposer dès la rentrée à la concrétisation. Rien de mieux qu’un but tangible à moyen terme pour donner du coeur au ventre associatif. En revanche, il n’y a rien de pire que de laisser partir tout le monde, après avoir vaguement parlé de l’objet de l’asso et convenu d’une hypothétique réunion suivante. Chacun devrait pouvoir s’en aller porteur de quelque chose à faire, à préparer.
Tout le monde n’a pas la même façon d’envisager l’engagement. Certains gagneront en motivation en entrant dans le bureau, d’autres en étant chargés d’une mission ponctuelle et moins écrasante. Le tout est de trouver, dans le partage des responsabilités, un équilibre entre anciens et nouveaux venus, pour une transition douce. Une fois posées les résolutions prises pour ce début d’année, il faut aussi songer à les communiquer. Envoyer, par exemple, les minutes de la réunion aux membres de l’année passée qui n’étaient pas présents, aux autres associations recensées et à d’autres contacts, avec qui vous avez intérêt de rester (en contact). Cela convaincra quelques récalcitrants de vos brillantes intentions, montrera que vous renaissez déjà de vos cendres (même pas froides), et vous mettra sur des rails prometteurs.
Bonne route !